"Fabriquer le Futur"
pages 275, 276

Imaginaire et management
La poste - Paris 2006

Les acteurs de l'imaginaire dans les entreprises :


"Bernard Demiaux s'inscrit dans une démarche similaire(le management par l'art). Il s'efforce de traduire, dans son activité professionnelle de conseil en créativité auprès des entreprises, le mariage entre la technologie numérique et sa sensibilité d'artiste avant-gardiste. Bernard Demiaux est le prototype d'un individu aux cerveaux gauche et droits équilibrés. De formation Centrale Lille complétée par un MBA à HEC, Bernard Demiaux a aussi mené un riche parcours artistique dans le domaine numérique. Ne se contentant pas d'être utilisateur de logiciels pour créer ses oeuvres, il développe lui-même ses propres outils informatiques. Expert des méthodes créatives, il les utilise dans ses recherches de création artistique sur ordinateur. Il les pratique et les enseigne dans ses interventions de conseil et de formation auprès des grands comptes." (in Fabriquer le Futur)


Technologie, organisation et déshumanisation

Les entreprises sont submergées d'informations et ne peuvent sortir la tête hors de l'eau. Les artistes avec leur intuition peuvent indiquer des chemins de traverse, car ils connaissent les processus de création, savent comment s'élaborent les projets d'avenir. La mise en place de nouveaux systèmes d'information provoquent toujours des restructurations dans l'organisation. Que deviennent les hommes dans de telles réorganisations ? Jusqu'où l'entreprise sera t'elle modélisée et déshumanisée.

Il y a toujours une nécessité dans la création artistique, une intention. En tant qu'artiste familier de la programmation informatique, je cherche à jeter des ponts entre les praticiens en entreprise et les informaticiens. Récemment j'ai accompagné les équipes de formation interne de La Poste pour les aider à imaginer le système d'information interne des années à venir.

Avec les 0 et les 1 du numérique - ce que j'appelle les binarisations- on rentre dans un univers systématique de dichotomie et de perte d'ambivalence. J'insiste dans les groupes de recherche sur le risque de mettre ainsi de coté les " peut-être " et les " je ne sais pas ". Cela permet de rester en éveil, d'aller au coeur des process, de les questionner et de remettre l'humain au centre de l'organisation.