digital art - Paris Berkeley 2002-2006
Demiaux Richardson Prado Vesna Bret Martinez Matos Stelarc Ascott Venturelli Murakami Maeda

 

Michel Bret

POINT DE VUE

La seconde interactivité

Aujourd’hui les recherches sur l’intelligence artificielle rejoignent les recherches sur la vie artificielle. L’interactivité a atteint une étape supérieure en complexité et en autonomie .
Elle suit en cela l’évolution de la cybernétique. Alors que la première interactivité s’intéressait aux interactions entre l’homme et l’ordinateur sur le modèle action-réaction, la seconde interactivité s’intéresse davantage à l’action guidée par la perception, à la corporéité et à l’autonomie selon le concept de l’autopoièse que l’on doit au neurobiologiste Francisco Varela.
Aux modèles physiques et mécaniques de la première s’opposent les modèles issus des sciences cognitives et des sciences du vivant. Les artistes qui travaillent à partir de ces modèles se retrouvent un peu dans la situation des pionniers de l’image de synthèse du début des années 80, ils sont dans l’obligation de développer leurs propres systèmes de programmation faute d’en trouver l’équivalent dans les logiciels commerciaux.

Ainsi le département Art et Technologie de l’Image de Paris 8 sous l’impulsion de Couchot, Bret et Tramus travaille-t–il avec des neuroscientifiques pour développer ces systèmes intéractifs.
Les dispositifs imaginés par ces artistes ont tendance à solliciter la participation du corps entier. Cette démarche replace le corps au centre de la création artistique, non pas le corps réaliste de la synthèse, mais le corps senti et "acté" du spectateur se découvrant dans l'interactivité une nouvelle perception, la sienne propre et celle de la machine.
Par ce détour technologique, comme le souligne si justement le critique d’art Norbert Hillaire, l’attention portée à la corporéité reprend ainsi une place qu’elle a en partie perdue dans un certain art contemporain.

VISITE D’ATELIER

Michel Bret, vit et travaille à Paris. Artiste et checheur, il a enseigné pendant de nombreuses années à Paris 8. Il est l’une des figures incontournable de l’art numérique en France tant par l’originalité de la conception de systèmes animés que par ses œuvres interactives primées dans de nombreux festivals internationaux.